(…)
Je dénonce ma vie et j’y reste
par désarroi ou par malice,
par vaillance et par sot plaisir.
Je me déjuge et me dénude.
Je me déborde, inachevé.
Je me dénombre, impossible.
Je ne sais plus ce que je cherche,
poursuivant sans avancer
une ascension parmi la terre
jusqu’à la source incertaine,
par le désert et les orages,
parmi les feux et les nuées,
sans renfort, sans reprendre haleine,
d’une dérive à l’autre dérive
et toujours dans l’angle inscrit.
(…)
André Frénaud
Extrait de « Sans avancer »
Il n’y a pas de paradis – 1943-1960