Maintenant qu’on envisage la voûte céleste et le goût des cerises à défaut de leur temps encore qu’il ne faut pas, qu’il ne faudra jamais se départir de ça, de ce miel, de ce vent de la fin de l’été, et des grands peupliers si doucement courbés, les hautes herbes toutes inclinées sous l’évidence tiède mais pas soumises ah non ! Verticales dans l’âme, seulement reconnaissantes pour le présent offert, pour la caresse fauve et les jeunes filles, alors, sont les sœurs des rubans, on les dirait flottantes sur un mer de silence.
Bertrand Cantat – Extrait de « Nous n’avons fait que fuir »
Ed. Verticales – mai 2004.