TitaBlogskaïa

Archive for octobre 2014|Monthly archive page

De l’urgence

In Uncategorized on 28 octobre 2014 at 10:49

Il va se passer quelque chose de neuf

La révolte gronde

En moi et en ça

Et il n’y aura plus de gendarme.

L’Humain disparaîtra à nouveau dans les horreurs de la guerre et dans le chaos.

Il connaît déjà mais le fait à nouveau.

Pauvre type sans mémoire.

Après, là, au bout de nos mains, nous serons vieux alors que nous voulons jouir.

Pioche

In Uncategorized on 28 octobre 2014 at 10:40

Tu as le don de rabattre les cartes

et de me laisser sur le carreau

Fulgurance

In Uncategorized on 16 octobre 2014 at 11:00

Tout est bien de la vie

Ne t’acharne pas à la détester

Au dessous du volcan

In Uncategorized on 14 octobre 2014 at 9:48

J’avais dit que j’écrirai ici et en fait je ne tiens pas parole par paresse et aussi par peur, je suppose.

Je ne sais que faire de vieillir. C’est à la fois impalpable et tout à coup, là. Je regarde les femmes de mon âge et celles de l’âge d’après et je suis envahie par une émotion sororale et par un sentiment d’urgence.

Je m’élance. Oh j’aime intensément et je me défends. Et aussi je te cherche, je te guette et je t’espère. Je voudrais être enfin moderne, à la fin. Je voudrais bien ne plus être si sotte, être claire aux êtres qui se proposent et leur épargner ma lave devenant pierre si brusquement, ou inversement et que nous nous manquions à cause d’une mauvaise posture apprise d’avant et que nous n’aurions pas le courage de défaire.

Rêve pénible – Rêve audible

In Uncategorized on 14 octobre 2014 at 8:44

C’est la ruine d’un paquebot plein d’escaliers et de matos à jeter. Tout est sale et dégoûtant et les fossoyeurs de ce chantier sont des femmes voilées et silencieuses.

Piscine. Je voudrais m’élancer du haut de ce plot et traverser le bassin désert mais j’attends un frère qui n’est pas prêt et qui ne donne pas le signal du départ. La piscine est froide et moche mais quand même, c’est dommage.

In Uncategorized on 14 octobre 2014 at 8:30

Je relis cet extrait de La Princesse d’Elide de Molière, cette scène si cruellement mise en scène par Ariane Mnouchkine dans son beau « Molière »

http://www.toutmoliere.net/oeuvres/princess/index.html

ACTE III – SCÈNE IV

LA PRINCESSE, EURYALE, MORON, ARBATE.

MORON.- Seigneur, je vous donne avis que tout va bien. La Princesse souhaite que vous l’abordiez: mais songez bien à continuer votre rôle, et de peur de l’oublier ne soyez pas longtemps avec elle.

LA PRINCESSE.- Vous êtes bien solitaire, Seigneur, et c’est une humeur bien extraordinaire que la vôtre, de renoncer ainsi à notre sexe, et de fuir, à votre âge, cette galanterie, dont se piquent tous vos pareils.

EURYALE.- Cette humeur, Madame, n’est pas si extraordinaire, qu’on n’en trouvât des exemples sans aller loin d’ici, et vous ne sauriez condamner la résolution que j’ai prise de n’aimer jamais rien, sans condamner aussi vos sentiments.

LA PRINCESSE.- Il y a grande différence, et ce qui sied bien à un sexe, ne sied pas bien à l’autre. Il est beau qu’une femme soit insensible, et conserve son cœur exempt des flammes de l’amour; mais ce qui est vertu en elle, devient un crime dans un homme. Et comme la beauté est le partage de notre sexe, vous ne sauriez ne nous point aimer, sans nous dérober les hommages qui nous sont dus, et commettre une offense dont nous devons toutes nous ressentir.

EURYALE.- Je ne vois pas, Madame, que celles qui ne veulent point aimer, doivent prendre aucun intérêt à ces sortes d’offenses.

LA PRINCESSE.- Ce n’est pas une raison, Seigneur, et sans vouloir aimer, on est toujours bien aise d’être aimée.

EURYALE.- Pour moi je ne suis pas de même, et dans le dessein où je suis, de ne rien aimer, je serais fâché d’être aimé.

LA PRINCESSE.- Et la raison?

EURYALE.- C’est qu’on a obligation à ceux qui nous aiment, et que je serais fâché d’être ingrat.

LA PRINCESSE.- Si bien donc, que pour fuir l’ingratitude, vous aimeriez qui vous aimerait?

EURYALE.- Moi? Madame, point du tout. Je dis bien que je serais fâché d’être ingrat: mais je me résoudrais plutôt de l’être, que d’aimer.

LA PRINCESSE.- Telle personne vous aimerait, peut-être que votre cœur…

EURYALE.- Non ! Madame, rien n’est capable de toucher mon cœur, ma liberté est la seule maîtresse à qui je consacre mes vœux, et quand le Ciel emploierait ses soins à composer une beauté parfaite, quand il assemblerait en elle tous les dons les plus merveilleux, et du corps et de l’âme. Enfin quand il exposerait à mes yeux un miracle d’esprit, d’adresse et de beauté, et que cette personne m’aimerait avec toutes les tendresses imaginables, je vous l’avoue franchement, je ne l’aimerais pas. (…)