TitaBlogskaïa

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Journal des vacances

In Uncategorized on 28 août 2019 at 3:57

J’ai mis deux jours à me laisser aimer du soleil une fois arrivée et bien avant de repartir j’avais déjà peur de Paris. Je sers trop à l’anxiété dans la vie mais je sais aussi prendre tout du temps qui se propose, comme toujours, je fais mon enfant, je ne veux pas me coucher tôt, je veux qu’il ne s’arrête jamais, rire et parler aux copains, prendre un bain dans la piscine illuminée quand les petits dorment, me mettre à peindre dans cette chambre grecque aux murs bleus, aux tomettes fraîches où j’ai éradiqué tous les insectes. J’ai passé des soirées à changer les meubles de place, à arranger la disposition des tableaux, à briquer la table marocaine, à cirer ses pieds, à prendre des photos. Mes amis me laissaient faire, c’était mon heure, j’étais là et je vaquais à mon urgence, je ne gênais personne, nous étions heureux. J’ai tant aimé recevoir mes invités dans ces chambres qui étaient préparées pour eux, leur présenter les lieux, leur donner quelques consignes puis m’en remettre à eux qui ont tout fait naturellement pour que leur présence soit une joie tissée d’ententes cordiales et que je n’aie pas à me préoccuper de ce qui est source d’angoisse pour moi frappée d’anorexie mentale : préparer le prochain repas.

C’était la première fois que je recevais mes amis, seule à Sanary. Je ne me sentais pas au service des autres. J’étais déchargée. J’y étais reçue, et cette maison de ma famille a prit une autre dimension pour moi. Je l’ai habitée, je l’ai regardée sous tous ses angles, j’ai pris le temps dans ses pièces, j’ai aimé modifié son décor au centimètre et au trait de lumière des lampes. Je n’ai rien pris, je n’ai rien abîmé, je n’ai rien accaparé, je n’ai rien imposé dans ma façon de l’aimer et aussi de la faire mienne le temps de cette semaine où elle était toute à moi. Je me suis rendue compte de ma fortune, de mon héritage, de toutes les choses précieuses et disparates que la maison recelait et qui constituent notre histoire immense, notre vie hachée par les déménagements et les pertes, par les cambriolages et le tri nécessaire pour faire une place à la suite. Je me suis assurée que je n’en avais pas fait un dépôt de ma propre vie, qu’elle n’était pas encombrée d’objets personnels que je n’aurais pas eu le courage de solder. J’ai porté les robes que j’y laisse dans l’armoire de la chambre verte des fillettes, j’ai rendu visite à ma mobylette dans le petit cabanon, j’ai fait un tour dans la paillère pour y trouver cette petite boite en osier dans laquelle gisent quelques objets de mon enfance : une dînette en céramique bleue, mon petit chien en peluche râpée, ma première montre, une Kelton. Je ne l’ai jamais remplacée, puisque je ne porte jamais le temps qui passe au poignet sinon dans mon coeur qu’on dit trop nostalgique, trop mélancolique, malade des intuitions qui deviennent des obsessions, des vérités qu’on refuse d’admettre. Je ne suis pas si attachée à tous ces petites choses mais je me réjouis de constater qu’elles n’ont pas disparu.

J’ai aussi trouvé où installer ma roulotte sur le terrain. Ce sera derrière les petites dépendances, près de l’olivier que le maire nous avait offert à notre mariage et que nous avions planté là, au dessus de cette restanque qui s’effondre et que je voudrais restaurée. Là, la vue est stupéfiante de beauté, là, je m’imaginais perchée sur la terrasse de ma roulotte à attendre le chat. J’y revenais sans cesse, les après-midi accablés de soleil, le soir pour y faire pipi dans les étoiles, je me voyais me baigner dans la citerne bleue de céramiques au pied des arbres de paix millénaires, je regardais la mer froissée par la lune dans le giron des Embiez. Je ne sais pas si j’irai jusqu’à ce rêve peut-être creux. Mais je m’y voyais si bien que je l’ai dit à mes amis.

Eté 2019

In Uncategorized on 25 août 2019 at 3:44

Je reviens d’une vacance portée par tous ces amis qui sont venus chez moi.

Le matin était gras et le soleil nous poussait au déjeuner tardif, tout était décalé, tout se faisait naturellement, chacun y trouvait sa tâche et son repos.

Les soirées merveilleuses naissaient dans la framboise du ciel, les enfants ne se couchaient pas tout de suite, nous avions le temps de leur enseigner à arroser les fleurs, ils parlaient sans être interrompus.

Nous avions beaucoup de secrets à partager de façon égale, nous avions tous envie de perdre un peu la tête. Tout est là de cet été.

Lovers

In Uncategorized on 8 août 2019 at 3:00

Tous mes amours me manquent, ce soir, tous, comme autant de cœurs effrités, je coiffe votre souvenir, je pleure sans consolation, je me souviens de vos sexes brandis, je me souviens de ce que vous me disiez dans ce souffle des soirées basses où le soleil se levait, je me souviens qu’on s’est gravement aimés.

Août amer

In Uncategorized on 8 août 2019 at 2:44

Je m’emmerde au fond de cet été où tu ne me toucheras pas. Je m’emmerde à préférer ARTE aux ballades dans le quartier où les loosers sont toujours prêts à te chopper, quand tu passes devant leurs bancs, pour une clope, pour te dire leur détresse dont je n’ai plus rien à foutre. Sérieux. Tous ces touristes idiots qui laissent leurs poches ouvertes à la racaille de masse qui trace le métro en bandes, tant pis pour vous, plus personne n’est aux commandes, servez-vous. Je m’emmerde au fond de cet été qui ressemble aux derniers étés où je mourrais de toi. L’été n’est plus ma saison préférée. J’y souffre tant que je préfère mes pulls, mon blouson et les feuilles mortes qui craquent sous mes bottes dans le vent.

Paris août 2019

In Uncategorized on 8 août 2019 at 2:07

Je hais Paris au mois d’août. Sans les copains, sans les cafés, fermés, sans le boulanger, sans l’arabe parti au bled, sans ma vie. Paris, il ne reste plus que ton écume sale, tes clodos, tes clandestins, la marmaille qui sème la terreur sur les trottinettes et les vélos de la mairie à défaut d’avoir un endroit où se baigner. L’écume sale de ta ville, Paris, où les travaux défoncent tout et t’envoient la poussière des chantiers où personne ne travaille. Paris au plan d’été de la RATP, où il faut bien connaître les itinéraires si tu ne veux pas crever 20 minutes à attendre la prochaine rame et j’en passe des crevards qui te sautent à la gorge pour une clope et pourquoi pas ton sac et aussi un baiser ?

A toi

In Uncategorized on 7 août 2019 at 3:20

Je relis ces joyaux de mon coeur et je suis saisie de ma propre grâce à te dire je t’aime. Personne ne me l’aura écrit ainsi.

She

In Uncategorized on 7 août 2019 at 3:12

Je suis très bien seule à penser à moi, à toi et à toi aussi, tous. Je sais comment faire avec la commande et mon miroir. Comment beaucoup produire en une nuit : Elle a signé avec le Diable.

I’m nothing like You

In Uncategorized on 7 août 2019 at 2:11

J’écoute Celeste. Je suis touchée par ce titre.

Congés annuels

In Uncategorized on 7 août 2019 at 12:35

Tout s’est arrêté brusquement. Le planning, les compte-rendus, les mails pros, les factures au format, les terrasses bondées, les gens fourbus, les rames de métro martyrisées, les bousculades pour prendre le train, les soldes, Instagram, c’est l’été. J’y viens. Mi-août, l’époque des orages, des coups de tonnerre, des bals et des dernières marques de maillot. J’y serai.

Rue de Lappe

In Uncategorized on 1 août 2019 at 2:01

Je reviens du Paris de la Bastille, des cafés, du vin et de l’évocation à une amie de ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. Je n’arrivais pas à en faire un journal ramassé et concis, je me sentais dolente entre la fatigue et un fond de douleur. Je parlais de Vous tout en moquant le fait que vous m’ayez abandonnée, je revivais la drôlerie de vous avoir découverts nus, les sons des activités annexes, l’odeur de vos lits, le tourment de mes jalouseries, tout ce que j’ai risqué à vous aimer comme une poire, la soif.