Je voulais être ta femme et que nous ayons un enfant.
On se loupe toujours. La vie est un désastre.
Je voulais être ta femme et que nous ayons un enfant.
On se loupe toujours. La vie est un désastre.
Une chose lente et douce
Comme quand j’étais toxico
Personne n’en veux. Elle est taboue et laide. Moi je l’ai. Elle me permet de me servir aux bassinets des vieux crétins et des filles laides et sourdes. La colère frise mon dos plein de squames et des petites douleurs qui peuplent mon corps épileptique et toutefois heureux. Ma colère de n’avoir défait des discordes, ma nouvelle vie qui mange des chats, des chiots, des fleurs, des jardins.
Ces fleurs et ces chansons que j’aime depuis toujours.
Mon ménage comme tous les jours vaillants. La douche tremblante et l’essuyage de tout mon corps, la compresse.
L’envie d’être seule.
J’oeuvre à rendre l’appartement plus léger, juste ce qu’il faut. Je donne mes affaires magnifiques à des filles d’autant plus belles qu’elles sont mes amies. Les bijoux, les jolis pulls, les bottines qui claquaient le bitume de Paris, j’en chiale. C’est de l’ordre d’être et d’avoir été. C’est dur mais sans pleurer, ça ne sert à rien, et les gros yeux vilains, je n’en veux pas, c’est trop dur à ravaler.
Je fais tout bien. Je suis le protocole sérieusement. 8eme séance de radiothérapie à la Salpetrière. Parfois une fatigue inconnue m’allonge sur la couche intime de mon mausolée. Je voudrais lire Leila Slimani « Regardez-Nous Danser » et « L’Année du Singe » de Patti Smith mais ces meufs brillantes me tombent des bras et je me retrouve à écouter en boucle « Vivre » de Michel Berger, sans pleurer, jamais, je ne sais pas pourquoi. Je ne souffre pas. Je n’ai pas perdu mes cheveux. Je suis très belle comme ça et je me maquille plus qu’à l’habitude. Je porte une toque russe en mouton magnifique. Je sors comme ainsi, je m’en fous un peu. Le soir je fais de la gymnastique pour rééduquer ma jambe à la fois épileptique et soulevée de spasmes. Je l’aime bien comme ça. J’écoute Niagara. J’ai envie de faire l’amour mais je ne sens rien, je mets ma main entre mes cuisses et je me souviens de tous les hommes qui m’ont prise et je m’essaie mais je m’épuise. Rien ne vient alors que je sais ce que ça fait bordel. J’ai le bourdon de la chair et de mes belles jambes qui arpentaient Paris.
Je pensais qu’être adoptée serait easy dans la danse et que je me plierai à une nouvelle et douce routine. Il n’en sera rien. Je me suis une nouvelle fois débattue comme chèvre mon signe, allez hop dégrisement dans ma première cellule. En réalité, je veux beaucoup être seules et que nous dansions entre soeurs.
Vous venez dans mon mausolée et vous me troublez, je me souviens de la sensualité de Porquerolles et de nos étreintes face à la plage.
Pour l’instant je ne sens rien. On m’installe le masque. Je suis vaporisée. Je repars un peu bizarre.