J’aurais aimé que notre rencontre soit régulière.
J’aurais été moins folle de t’attendre. Il fallait renouveller notre contrat Baby.
Maintenant, je me permets d’écouter de la musique anglaise surtout et puisque tu la détestes.
J’aurais aimé que notre rencontre soit régulière.
J’aurais été moins folle de t’attendre. Il fallait renouveller notre contrat Baby.
Maintenant, je me permets d’écouter de la musique anglaise surtout et puisque tu la détestes.
On ne réfléchit pas le dimanche, on se couche. Moi pas. Le dimanche je bois pour envisager la semaine. J’écoute PJ Harvey et je bois la dernière IPA. J’écoute les Viagra Boys après avoir survécu à ce jour où je devais aller voir un film avec un mec bien qui ne m’a pas rappelée. Le couscous de ma mère ne m’aura pas calmée, je suis vénère pour l’année.
Ici je peux. Et je n’embête personne. J’entens l’amour de mon fils pour une autre personne avec laquelle il partira. Cet amour de 23 ans que j’ai élevé.
Sans toi revenu de beaucoup d’années de notre jeunesse.
Ca sonne comme une chanson kabyle chantée par nos parents
des paysages et des parfums d’agrume qu’ont aurait partagés sans nous connaître, des années de liberté étudiante en réalité étouffées, de mauvais choix, des ivresses tournantes et beaucoup de pertes. Je t’aime avec ton nez pointu et ta façon de m’aimer.
J’ai des pensées courtes non publiables. J’ai des fulgurances longues qui me rendent ingérable. J’ai peu de mecs capables de moi. Parmi toutes mes rencontres, personne ne fait le poids de ma petite folie et de ma soif d’alcool et des mots indivisibles.
Moi qui me sens comme une petite chose du lundi pour le déjeuner auquel tu m’inviterais et auquel je serais très attachée vu que je n’ai rien d’autre à partager avec toi mon Amour.
Je vais tous les jours au café. Là est véritable ma vie, dans l’unique tribune du peuple.
Ailleurs je gagne ma vie, je désespère, après je me retrouve, j’ai le coeur plein de vie, je prends des RER, je traverse des banlieues acoudée à la fenêtre, je fais comme si tout allait bien, j’embauche, je trie, je classe, je fais de jolis comptes, je livre des poubelles, je nettoie, je souris.
Plus je vieillis plus j’écris comme Léo Ferré.
Je vois.
Plein de petites choses de la violence et de la misère. Rien de nouveau mais des évènements qui m’atteignent et pourraient faire de mes tripes mon premier cerveau. Mon bide.
Je n’arrange pas ma vie comme avant le COVID. Tout est changé. Je m’ocuppe d’abord de ma survie, après je me permets d’envisager de créer quoi que ce soit. Je ne suis plus sure de penser dignement et d’avoir les mêmes réflexes qu’avant. Je suis gravement atteinte par cette pandémie et par les injonctions incroyables de notre gouvernement. J’ai perdu Paris, j’ai perdu tous mes amis, j’ai perdu un truc que je partageais avec eux, je ne sais pas comment me ressaisir et nous rassembler à nouveau comme avant. Ma vie me manque à mort.
Demain c’est l’Admin dans l’Edition mais je préfère m’occuper des vieux et du silencieux carnage que devient leur vie. Je viens et je m’occupe des papiers et de la profondeur numérique de leurs espaces client. Je parle pour eux aux appels, j’ai leurs codes et leurs dates de naissance. Je crie pour eux car tout devient odieux.
Je ne suis plus d’aucun combat. Je suis de chair un peu blête d’avoir vécu. Je me maintiens dans l’aune d’un quotidien digne de mon éternelle vie d’étudiante. J’ai toujours la vaisselle de mes vingt ans et mon cul aussi. Je ne me suis pas enrichie pendant toute cette vie à encaisser la révolution numérique. J’y ai ai tout perdu.