« ll y a du sublime à gaspiller une vie qui pourrait être utile,
à ne jamais réaliser une oeuvre qui serait forcément belle,
à abandonner à mi-chemin la route assurée du succès.
Pourquoi l’art est-il beau ?
Parce qu’il est inutile.
Pourquoi la vie est-elle si laide ?
Parce qu’elle est un tissu de buts, de desseins et d’intentions.
Tous ses chemins sont tracés pour aller d’un point à un autre.
Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu
d’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va.
La beauté des ruines ?
Celle de ne plus servir à rien. »
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Fernando Pessoa (1888-1935) – Le Livre de l’intranquillité
« J’étais assis à attendre – sans rien attendre,
Par-delà bien et mal, jouissant tantôt de la lumière,
tantôt de l’ombre, tout jeu seulement,
Tout lac, tout midi, tout temps sans but.
Et soudain amie ! Un devint Deux.
Et Zarathoustra passa devant moi… »
Friedrich Nietzsche – Sils Maria (1882)
Je lis « Voyage d’un Européen à travers le XXème siècle » de Geert Mak.
J’écoute tout de « Let England Shake » de PJ Harvey.
Le temps passe et les femmes deviennent incomparables. Leur effrontée jeunesse m’accule au baiser qui se ride, aux traits profonds. Je cède autre part, carne souffrant moins, acquise aux voluptés du creux des lits. Elles sont les filles désirées que je n’aurais pas élevées.
Je lis « Dolce Vita – 1959-1979 » de Simonetta Gregio et « L’Empire du Bien » de Philippe Muray.
J’écoute « Comme un boomerang » – Daho/Dani et « Psyche or Like Scope » de Family of the Year.