Ma nouvelle vie occupée par la chatte noire, Mitsu, alias Mitsuquette, les poissons, ma vie emputée par le départ du fils, je tends au végétal. J’ai le pouce vert. Je fais des plantations. Je les caresse tous les matins, je fais tourner les petits pots, j’agrémente leur soleil. Je deviens bête.
Au bureau nous avons recueilli une plante apavide. Un caoutchou long et morne, dépréssif et languide. Il avait été lachement abandonné sur un trottoir de l’avenue Hoche. Je l’ai aimé. J’ai frotté ses feuilles ternes avec de la bave de moi en cachette de mes collègues parties en vacances caniculaires. Je lui ai donné de l’eau. Je lui ai proposé mon amitié, quotidienement. Je suis tenace. Maintenant il exulte ! Il n’en finit pas de pousser et de me donner de petits joies vertes. Les animaux, les plantes, tout ce qui m’occupe en attendant les enfants et leurs cris.