Je passe beaucoup de temps à envisager la vie et aussi la mort. C’est mon droit. De réfléchir à tout ce qui n’est pas encore régenté par l’Etat que je déteste absolument. Ce qui me reste de pouvoir penser, seule, ou avec quelques compagnons, tout ce que nous pouvons encore échanger en paix dans le dialogue sans craindre d’être dénoncés. Je trouve la vie trop longue à venir et sans espoir et sans solutions. Je ne suis pas sure d’avoir la force. Vu que le matériel n’a aucun sens, que l’amitié se redéploie sans cesse et que c’est pénible de lui faire confiance et de la retrouver, quand les générations se renouvellent, dans l’héritage et dans les grands chagrins, quant on voit les milliers de photos des albums et si peu d’elles imprimées dans mon portefeuille. Quand je suis ton amante et que nous n’irons jamais ensemble nulle part, je pleure, je pleure mais je le savais alors ferme ta gueule et mange ton poing et ouvre ta boite de couleurs.