Je me meurs pour de vrai
Avant je ne souffrais pas, maintenant OUI
J’ai perdu mes cheveux et ma grâce
Je tremble comme une feuille
Toujours beaucoup de cigarettes et le meilleur vin
et danser
Souvenez vous de moi
Je me meurs pour de vrai
Avant je ne souffrais pas, maintenant OUI
J’ai perdu mes cheveux et ma grâce
Je tremble comme une feuille
Toujours beaucoup de cigarettes et le meilleur vin
et danser
Souvenez vous de moi
Danser sans cheveux n’a rien à voir avec le titre
Je ne sais même pas comment célébrer la fin de ces trente séances de radiothérapie. Avec mes cheveux éclaircis comme autant de clairières blondes, avec mon déséquilibre majeur, avec mes sautes de mémoire et ma somnolence impromptue. Je me demande ce qui est le plus important en attendant ma mort. Faut-il écrire comme un petit témoignage de cette dernière ligne de vie ? Faut-il que je m’attache aux miens, à ma famille, à mes amis ? Je vaque dans mon mausolée sans fleurs, encombré de trucs que je voudrais virer méchamment comme s’ils n’avaient jamais comptés, comme s’ils n’avaient jamais été un jour des cadeaux précieux. Je m’imagine disparaitre comme vaporisée accompagnée des mes affaires. C’est presque devenue une obsession d’être la plus légère possible et de donner mes affaires. Je ne souffre pas. Je passe pas mal de temps avec mon double. On boit trop, on danse, on se déguise, on se parle pour de vrai.
J’ai beaucoup souffert ces derniers jours. J’ai aussi vécu des moments de ouf
Ça va de paire
Je vais faire des mini vernissages chez moi avec du vin
Je vous tiens informés
Je voulais être ta femme et que nous ayons un enfant.
On se loupe toujours. La vie est un désastre.
Une chose lente et douce
Comme quand j’étais toxico
Personne n’en veux. Elle est taboue et laide. Moi je l’ai. Elle me permet de me servir aux bassinets des vieux crétins et des filles laides et sourdes. La colère frise mon dos plein de squames et des petites douleurs qui peuplent mon corps épileptique et toutefois heureux. Ma colère de n’avoir défait des discordes, ma nouvelle vie qui mange des chats, des chiots, des fleurs, des jardins.
Ces fleurs et ces chansons que j’aime depuis toujours.
Mon ménage comme tous les jours vaillants. La douche tremblante et l’essuyage de tout mon corps, la compresse.
L’envie d’être seule.
J’oeuvre à rendre l’appartement plus léger, juste ce qu’il faut. Je donne mes affaires magnifiques à des filles d’autant plus belles qu’elles sont mes amies. Les bijoux, les jolis pulls, les bottines qui claquaient le bitume de Paris, j’en chiale. C’est de l’ordre d’être et d’avoir été. C’est dur mais sans pleurer, ça ne sert à rien, et les gros yeux vilains, je n’en veux pas, c’est trop dur à ravaler.