Ma mère m’a mise au monde à une heure avancée de la nuit. Je suis donc de cette heure. C’est à partir d’elle que je suis vraie. Le reste du temps je fais semblant d’être normale, disons que je fais ce que je dois faire, je le fais plutôt bien, je m’en sors quoi. Il faut un peu de culot et d’outrecuidance pour bouffer la nuit qu’on aime et ne pas être soucieux de son teint et de tout le tremblement. Plus je vieillis et plus je m’autorise une grande marge de manoeuvre, une grande liberté de ton, d’être vraiment belle comme je le veux et d’aimer de toutes sortes de façons.