Je me réconcilie en ce moment, depuis des semaines, après d’anciennes passes d’armes. Tous les prétextes de querelles n’ont plus de saveur, ni même la consistance de la mie, je me retourne et je vois, je sens combien tu me manques, toi celle qui a été aussi si stupide et blessante et toi qui me fustres jusqu’à la lie. Je baisse une garde évidente, avant elle ne l’était pas. Nous étions tous glorieux, roulant dans un temps si rapide et si âpre, nous avions tout. Aujourd’hui, nous n’avons plus que l’amitié et l’amour et la carresse des chats pour survivre. Alors je veux bien qu’on se parle à nouveau. J’ai besoin d’entendre ta voix au téléphone, prendre ton pouls, savoir comment tu vas et rire promptement, tout de suite, sans entraves et sans explications. Le rire mêlé au pardon, à l’annulation de la chicane, tout est changé. Il y a quelque chose de bon.