Je n’ai pas fait grand chose pour tes 21 ans. Ils sont arrivés ce matin du 5 octobre 2019 et je me suis réveillée en chantant cette petite chanson de notre intimité où je t’invite à une nouvelle journée pour que tu te lèves. Je suis stupéfaite, je te regarde, tu es grand comme un homme. Je n’aurais pas fait beaucoup pour la malaxe depuis que tu t’es tiré de mon ventre. Je n’ai pas été du genre à me souvenir de la date de ton premier mot, je n’ai pas écrit sur un carnet la progression de ta vie, je n’ai rien noté de tes pas, je ne t’ai pas partagé avec d’autres mères sur les bancs du Jardin des Plantes ni aux Arènes de Lutèce où tu jouais, avec un ballon en mousse avec leurs fils, ou avec des mouchards et des morveux. Tu as poussé tout seul et ce soir je te vois qui t’apprêtes à sortir avec ta bande dans Paris qui est ta ville et que tu arpentes. Je suis stupéfaite que tu aies déjà réalisé tant de choses, que tu sois aussi beau, que tu me tiennes la dragée haute, que souvent tu aies raison, que tu saches demander pardon, que nos discussions existent vraiment et que ne m’aies pas abandonnée.