Hier, dans la nuit, je disais de tête une urgente et belle lettre que je t’adresse mon fils.
La nuit première où je t’ai connu, tu étais à peine écourté du cordon de mon ventre et je t’avais placé contre mon flanc dans ce lit crissant d’alèzes, nous étions tous deux vagissants dans la lumière bleue de cette chambre à la fois envahie et muette.
Cette nuit première d’être mère est la plus belle de mes nuits. Tu n’étais plus moi. Tu étais un Autre et je t’ai adoré.