Quel drôle de temps, ce temps vaquant mais compté pourtant. Je le hais un peu. C’est le temps alloué aux malades, aux amants, c’est le temps en suspens, renchéri à l’excès, le temps précieux qu’il ne faudrait gâcher. Il est excédé du manque de largesse et honteux et coupable. C’est une inflation des « ce qu’on voudrait en faire », c’est l’obligation d’en jouir après oblitération. On voudrait qu’il se pose, or, il coule dans nos sabliers, le sable crisse déjà entre nos dents, nos heures creuses, nos heures plus ou moins hideuses où nous nous traitons comme des chiens une fois seuls.