TitaBlogskaïa

En miettes

In Uncategorized on 17 octobre 2013 at 10:31

J’écoute The Cure, c’est un peu triste. Ca me rappelle le froid dans les longs couloirs de la cité U, les accents grandiloquents des lettres d’amour, les ruptures sans appel, l’apprentissage de l’excès et ses marques que la jeunesse annule au réveil par magie. Nous avions de l’énergie et des regards, nous étions voraces, nous avions tant de raisons, et de riens pour en finir avec la famille ou la vie, alors…nous avons bien fait de lui donner une chance, et puis une autre, et encore elle était lointaine et forcément sombre, tout ça péterait bien un jour, ce serait dans un délai proche, fallait pas rêver. Et nous n’avions pas encore aimé correctement, sans nous heurter sans fin à l’orgueil et l’égoïsme crasse, nous n’avions pas encore eu l’idée de faire une véritable place à l’autre, sans nous l’attacher, l’autre à tout jamais et bêtement et l’absence nous rendait si romantiques, si misérables. Et toujours l’idée que ce malaise, cette chicorée d’amour et d’angoisse serait un état permanent et qu’il manquait décidément quelque chose d’essentiel à la composition de notre pétrin originel, un peu de sel ? de levure, un ferment qui aurait donné du volume à notre jeune pâte, nous nous serions levés comme un seul homme, mais nous l’avons rarement fait de nous dresser ainsi, alors notre mie nous semble souvent bien fade et inconsistante oh combien et la croûte s’effrite.

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